Un blog qui naît avec l’annonce de la disparition de René Morizur (sans e, 7sur7), l’un des piliers du groupe proto-punk les Musclés, est-ce bon signe? En tous cas, je ne pouvais pas faire l’impasse sur l’info, même si je ne pensais pas tellement à lui ces dernières décennies (et à mon corps défendant : c’est pas la merguez party tous les jours dans mon village subalpin). A constater l’épaisse couverture cybermédiatique de l’événement, le gentil musicien-comédien, ex-souffleur de cuivres pour Johnny Hallyday dans les années 1970, disposait d’un capital sympathie au-delà de ce que sa discrétion et son génie laissaient prévoir. Avec des titres à l’avenant, qui ne reflètent pas la bonne humeur communicative du combo dans lequel il officiait. Jugez plutôt :
« René est mort », titre avec un sarcasme feutré Paperblog.
« Mort du M. lettré des Musclés », apprend-on chez 20minutes.fr.
« LE René des Musclés de Dorothée est mort… », appuie Yahoo News, avec les pompeux points de suspension.
Je n’ai pas eu le temps de feuilleter Libé, mais je soupçonne le quotidien d’avoir oublié de titrer « Le neurone des Musclés disparaît », en petite forme qu’ils sont depuis quelques temps. A l’avenir, je leur propose de venir puiser ici leurs calembours pour annoncer les prochaines disparitions d’artistes sexagénaires :
Sardou dessoude
Adieu Mitchell
Lenorman débarqué
Robert plante
Jimmy tourne la Page
Partie Smith
Forever Young
Daltrey détale
(la suite sur devis).
Je reconnais bien volontiers qu’il n’est pas facile d’opérer dans la dérision avec les morts. Mais doit-on toujours s’en tenir à nos seules larmes pour saluer la mémoire d’un défunt? René mort, c’est sûr, il reste à se réjouir de l’oeuvre sautillante qu’il nous a léguée. Avec une pensée émue pour Mort Schuman, disparu depuis 18 ans déjà, qui a facilité dès sa naissance le travail de tous ses heureux nécrophiles.