Russian Hill, San Francisco, août 2009
Remué des tas de documents ces derniers jours, classé des tonnes d’images et d’écrits, pour voir plus clair dans mes disques durs. Besoin d’ergonomie nouvelle, de confort accru au travail. De place nette.
Le rangement a aussi bougé mes repères. En jetant un oeil sur certaines vieilles choses griffonnées, j’ai eu du mal à me reconnaître. Trahison du reflet. Ces mots trempés de certitude n’étaient donc que des chemins. Les reprendre dans l’autre sens n’aurait aucun… sens. Il faut aussi que je dissolve des centaines de mégaoctets de clichés inutiles, des photos qui doublaient, triplaient ma peur de perdre la trace.
J’écoute ce qu’on me dit, à droite, à gauche. Je ne me sens même pas tiraillé entre les avis et les idées, je n’ai envie de suivre personne. Et je me laisse un peu griser par cette lumière blanche et neuve qui fonce dans mon décor. Il va forcément en surgir quelque chose.
Comme l’Inde surpeuplée m’avait poussé dans le monde, cette Amérique sans boussole me donne envie de le changer.