Pélicans à lunettes (Pelecanus conspicillatus), avec une Aigrette intermédiaire (Egretta intermedia) au premier plan à droite et des Sternes hansel au fond (Gelochelidon nilotica) – Cairns, Australie, août 2007
« Ils ont pu tout détruire en moi, sauf justement l’appétit désordonné de vivre. » (Albert Camus, l’Envers et l’Endroit)
Année de la Biodiversité, donc. Accompagnons l’événement mondial avec davantage de plumes, de corolles et de bourdonnements au-dessus de ces pages. Soyons chouettes avec la vie. Empressons-nous de la connaître, d’apprendre à nous interroger au-delà de ce que nous essayons d’être. Connaître, c’est aimer à part soi. Si par un étrange malheur la beauté rose d’une dentelle de flamants, une brume d’aube sur un marais plein d’odeurs, un ululement qui déchire la nuit ne nous donnait pas envie d’aimer, de vivre et d’en jouir, c’est qu’il serait vraiment trop tard pour le coeur.
[Et on peut s’interroger sur le premier facteur de disparition des espèces : la destruction du milieu naturel. L’artificialisation des sols. La confiscation des terres, des marais, des forêts au profit d’une urbanisation massive, moins dictée par les besoins du plus grand nombre que par des intérêts marchands toujours plus privés. Est-ce que les 593 nouveaux centres commerciaux prévus d’ici 2015 en France vont contribuer à restaurer la biodiversité ailleurs que dans les aquariums de Botanic?]