Bucarest, juillet 2010
Bucarest met en scène la beauté de l’ordinaire. Ce cliché, le tout premier réalisé là-bas, essaie de capter l’impression de quiétude , voire de solitude, ressentie dans la capitale. Des enseignes occidentales s’aggrègent un peu partout, même les plus luxueuses, quitte à détoner dans un décor urbain largement acquis à l’architecture socialiste. Observez la masse de fils qui zèbrent les façades: la Roumanie n’a pas encore enfoui ses réseaux électriques. Ce matin-là, les artères de Bucarest s’animaient mollement de vendeuses de fleurs et de bouquinistes avec Jung et Dostoïevski sur les tréteaux. Une vieille dame conspua la cérémonie militaire qu’on donnait sur les marches d’un vieil édifice. Une autre dame m’encouragea à photographier l’intérieur d’une très belle église orthodoxe. Toutes ces choses diffuses, ordinaires, impensables il y a vingt ans.