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une forêt de lumières

une forêt de lumières

Manhattan

Manhattan, New York City, août 2009

Jusqu’au milieu du 18e siècle, l’île de Manhattan était entièrement recouverte de forêts profondes et giboyeuses. La formidable urbanisation du site qui s’est enclenchée par la suite n’a pas pu être contestée par aucun mouvement écologiste. Et qui s’en plaindrait aujourd’hui? Des espèces endémiques de plantes et d’insectes ont sans doute disparu à tout jamais dans l’immense chantier et pourtant New York brille aujourd’hui dans l’esprit de tous comme une ville extraordinaire, magique, folle, incontournable. C’est dire si les ambitions de protection de la Nature restent relatives à une époque, à un environnement culturel donné. Il semblerait aussi que toute construction (urbanistique, mais aussi au sens large) signée par l’Homme finit par imposer son propre référentiel de valeurs, dans un temps plus ou moins long. Un processus d’acceptation opère, voire de fascination avec la patine du temps. Ce qui plaît tant à New York reste le dialogue, sur une échelle démesurée, du contemporain et de l’histoire, c’est ce que l’Homme se raconte à lui seul qui en fait son fabuleux vertige. Si New York n’existait pas encore, pourrait-on la bâtir aujourd’hui? Quelle priorité accorderait-on à la biodiversité et au paysage de la forêt originelle?