Saint-Pancrasse, Isère, mars 2012
Il y a longtemps tu disais « ça sent bon la terre et la feuille ici », je disais « les sortilèges et le corbeau aussi », ces dimanches catéchisés à glisser de prés gras en coteaux.
Il y avait ces granges à l’écart des chemins, pleines de silences et de craquements entre les planches sourcilleuses, la chouette clouée sur la porte comme un ange sacrifié qui ressemblait à Marilyn Monroe. Un pâle soleil sous le boisseau, le rai mutin sur les rouillures et ma main qui touchait ta peau pure. « J’ai peur » contais-tu, le lierre noué à tes genoux. J’offrais ma hière à ta lèvre effrayée, opopanax et coloquinte. Nous repartions ensorcelés, des vieilles fougères dans les cheveux.
Ca n’est pas pour dire, mais c’était plus mystérieux qu’aujourd’hui.