à part soi

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the boy in the picture

the boy in the picture

 

vers Bao Lôc, Vietnam, août 2012

Sur les trottoirs de Saigon, une vendeuse ambulante m’a refourgué The Girl In The Picture, ce livre qui raconte la vie de Kim Phuc, fillette de neuf ans brûlée au napalm, devenue icône de l’horreur de la guerre. Mon voyage, qui était surtout motivé par des ambitions naturalistes, a changé de cap à la lecture du bouquin. J’avais presque oublié, en m’attachant à compter les oiseaux de sa jungle, que le Vietnam avait essuyé des années tragiques et que cette foutue guerre, qui suivait toutes les autres, n’avait pas forcément mis le pays sur les meilleurs rails. Alors j’ai quitté la boue des sentiers remplis de sangsues pour partir à la rencontre des gens au fil des villes et des villages. Nous avons rarement réussi à engager des conversations dignes de ce nom, mais la dureté de certains visages et la douceur d’autres sourires valaient bien des mots. Au-delà des clichés surexploités (ses rizières et ses chapeaux coniques), le Vietnam est un pays de contrastes souvent violents, pas toujours agréables à ressentir, mais d’autant plus fascinants à essayer de déchiffrer. A l’ombre de la Chine turbulente, souffrant de la comparaison avec sa belle voisine la Thaïlande, il semble avoir du mal à trouver sa place : démocratie toujours taboue, économie erratique, environnement sacrifié. Quel avenir pour le Vietnam? Quatre semaines à le sillonner en tous sens ne m’ont pas donné de réponse. Mais il y a toujours beaucoup d’espoir dans le regard de ses enfants.