Depuis le TGV Valence-Barcelone, déc.2013
Ce ne sont que des souvenirs, et ce qui les habite n’est que de l’ombre. Mais chose étrange, ces souvenirs se dressaient hier soir devant moi. En file indienne, ils attendaient que ma nuit les honore l’un après l’autre. J’ai dû revenir sur mes pas pour ne pas avoir à affronter ces grands veilleurs de mon passé. Et là, j’ai vu le vide.
Comment faire pour retenir le temps ? Aimer. D’aussi loin qu’il m’en souvienne, je ne vois rien d’autre.
Je doute que le mot Dieu puisse avoir un sens. Mais tous les matins, je prie à pic.
Remonter vers ta rotonde, prendre nos correspondances, traverser ta passerelle d’écluse. Rejoindre à cloche-pied ces années légères et bleues sans raison. Mais la mémoire me fait un croc-en-jambe. A ton dernier feu, je tourne à la pluie.