Rollier à longs brins / Lilac-breasted Roller (Coracias caudata), Kruger, juillet 2014
Parce qu’ici l’air devient irrespirable. Il faudra suivre l’oiseau, quitte à s’inventer des ailes (apprends! écoute! respire!), parce que posés là où nous sommes, plus rien ne marche. Les fumées s’épaississent autour des villes, les mers s’écument d’amertume, les orgues des oligarques ricanent. Il faudra suivre l’oiseau, plus bleu que le crépuscule qu’on nous repeint dès l’aube, suivre l’oiseau plus vif que les élans que quelques-uns, toujours les mêmes, on a les noms, s’ingénient à briser dans nos chairs blessables et mortelles. Il faudra suivre l’oiseau, le seul à nous montrer la voie d’un temps plus libre et tendre, le seul à connaître le secret des sources. Il faudra suivre l’oiseau pour remettre du ciel à l’âme, parce que, tu sais, l’ami, nous sommes de passage.