La Havane, 16 août 2015
Comment offrir à l’année qui vient la lumière du matin, le chant des merles, un paso doble ? Quel ustensile rhétorique pour éplucher peau à peau les vieilles lunes qui encombrent l’espace de l’homme à l’homme ? Je parie sur l’écheveau de la poésie. Parce que nous sommes têtus comme des moucherons, nous nous accrocherons au moindre pli de lumière, fût-il un éclat de stuc. Un pas devant l’autre, ta cheville si fine, mon talon balourd, et des milliers à nous suivre. Après, si le chemin se perd encore, il restera nos chemises : dessous, tout est à débattre. On appellera ça une victoire à l’arrachée.