Enisala, vers le delta du Danube, août 2010
J’ouvre un matin aux brouillards du marais. Sentiments diffus que rien n’éclaire encore. Bruits d’eau dans les masses d’herbes ou de roseaux vaguement constitués, cris aigres de palmipèdes mal embouchés. Invisibles présages de fêtes neuves. Extraordinaire suggestion d’une vie naissante, qui s’enroule doucement autour de ce qu’elle frôle. Et cette nudité de la toile comme au sortir d’un bain d’oubli, après le vertige des heures noires, me chuchote que tout est toujours à refaire : l’amour, le monde, le chemin.