L’Estartit, Catalunya, octobre 2010
J’ai franchi bien des caps pour tenter de trouver la déferlante, la vague ultime qui dirait oui, qui dirait encore, qui dirait toujours, dans le même scintillement. J’avais des rêves d’oiseaux d’argent, de poissons volants, de corail bleu. Mais la lumière toujours plus vive du large, l’illusoire incandescence de l’horizon, aveugle et épuise. Dérision des apparences. Alors, dans un moment de fatigue salutaire, j’ai trompé la vigilance de la houle moutonnante. Un formidable coup de barre et j’ai laissé battre la voile. Les sillons d’un sourire juste à temps me ramènent ce soir à bon port. Se rallier à la poésie terrestre, à la sensualité du mouillage, à l’intuition des criques, plus proches, infiniment, du fabuleux mystère de l’être que l’agitation même de nos vies. Et laisser la tiède lueur du silence nous rapprocher.