Le drame réveille le souvenir de la naissance du « sentiment nucléaire » : un beau billet ici.
Il exhume des chroniques pertinentes sur ce pays condamné à sa reconstruction éternelle. Son traitement par les médias questionne aussi.
En revenant feuilleter Théodore Monod, il me tombe sous les yeux cet extrait d’Et si l’aventure humaine devait échouer (1991) : « Un homo sapiens qui tiendrait à mériter une épithète aussi prématurée accepterait-il de se lancer à l’aveuglette dans tant d’entreprises hâtivement décidées et sans que les conséquences lointaines en puissent être encore connues? (…) A-t-on le droit de prendre des risques non mesurés et peut-être énormes au détriment éventuel des siècles à venir?(…) Est-on certain que l’optimisme officiel en matière d’énergie nucléaire soit justifié?(…) Fonçons toujours, les yeux fermés, sans souci des conséquences, et aussi, si possible, bien sûr, dans le secret, sans discussion publique, honnête et impartiale, au risque d’obérer gravement l’avenir, et pour des siècles peut-être. »