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mémoire, mot à ne pas perdre

mémoire, mot à ne pas perdre

neige

Massif de Belledonne, janvier 2006

La neige tombe, comme tombent les hommes.

La neige, ce n’est pas de la poudre d’oubli. La neige est l’essence de la mémoire au contraire. Elle cristallise les âmes de ceux que nous avons perdus et rappelle à sa fonte l’image même de leur disparition.

A la différence des monuments aux morts qu’on cherche à imposer au-delà de notre mémoire, la neige, comme tout principe vivant, connaît la fin. Une fois l’œuvre du réchauffement accomplie, à nous d’en transmettre le souvenir, dans le mouvement des feuilles et les chants à renaître.

« Une banquise invisible détachée d’un hiver ancien » (Marcel Proust).

(avant la lettre, janvier 2006, remanié)