Gnou bleu (Connochaetes taurinus). Au fond, femelle de Grand Koudou (Tragelaphus strepsiceros), vers Olifants, juillet 2014
Lourde bête s’ébrouant dans le contre-jour d’une brûlante fin d’après-midi. Poussière dans la bouche, les yeux, le nez, tout au bout d’une route sans bitume où la fatigue croise l’aveuglement. Un gnou à terre, l’ingénue réflexion : un animal qui vacille avec si peu d’élégance et se vautre de tout son poids d’amertume peut-il rebondir l’instant d’après et retrouver grâce aux yeux de ses congénères?
« On joue à être immortel et, au bout de quelques semaines, on ne sait même plus si l’on pourra se traîner jusqu’au lendemain. » (Albert Camus, La Chute)