Arcadi Café, Bruxelles, décembre 2014
Rien n’est invisible à celui qui sait fermer les yeux sur celui qu’il a été.
« Partout nous cherchons, comme dans notre propre pays, à travers les manifestations visibles de ce qui fut autrefois : nos impressions présentes tentent inlassablement de retrouver celles de jadis, nous ne regardons plus, nous nous remémorons et en nous remémorant, nous nous rendons compte du changement, de la métamorphose que tous nous subissons personnellement aussi. (…) Toute notre génération plongée dans cette période de transition n’aura donc peut-être plus jamais la possibilité d’affronter le monde nouveau avec un regard libre, impartial. Nous voilà destinés à assujettir nos sensations à la comparaison et à la réminiscence, avec l’ombre claire du passé sur l’image obscurcie, et à associer à chaque impression immédiate transmise par nos yeux celle éprouvée auparavant. » (Stefan Zweig, Voyages)