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le soleil comme utopie

le soleil comme utopie

coquillage

Aghulas, août 2014
Croire encore à l’incommensurabilité du réel, chaque matin quand le soleil vous caresse la joue à travers les peines. S’émerveiller d’un monde encore capable de s’ouvrir toujours différent, quand bien même l’actualité voudrait marteler les jours sur la même enclume. Ce matin par exemple, pour la première fois de l’année, la Grive musicienne chantait son prochain nid depuis les broussailles dépenaillées : même joie qui remplissait ma coquille qu’au matin du bout d’Afrique. Aimer la pousse interrogative sous la feuille morte, aimer la pulpe d’astre dans cette terre humide et graveleuse, aimer la goutte de givre fondu sur ta langue tiède, conscients que nous sommes la chair d’une fable à vivre, vivre encore et sans mystères. Tout est là.

« On peut être sans illusions et n’en être que plus résolu. » (Paul Veyne)